Le mot de l'année : césarienne
C'est quoi une césarienne ?
20% : c’est la proportion de césariennes en France !
C’est une intervention qui consiste à faire une incision au niveau du bassin (peau, paroi, utérus) pour sortir le bébé. On distingue la césarienne programmée (pour laquelle on estime qu’un accouchement par voie naturelle est trop risqué) et la césarienne d’urgence réalisée dans des situations particulières (on y reviendra, ne vous inquiétez pas !)
En France, une femme qui tombe enceinte aura droit à une césarienne dans 1 cas sur 5. C’est simple : c’est aujourd’hui l’intervention chirurgicale la plus pratiquée dans l’Hexagone.
Qui dit césarienne dit forcément anesthésie générale ?
En fait non, et on va même faire en sorte d’éviter le plus possible, l’anesthésie générale. Une césarienne programmée se fait donc sous rachi-anesthésie* qui a l’avantage d’être brève.
*Rachi-anesthésie : c’est comme une péridurale : l’anesthésiste pique au niveau du dos mais le produit ne va pas exactement au même endroit que lors d’une péridurale.
les césariennes sont classées par code couleur !
Le saviez-vous ?
Césarienne code blanc :
Premier niveau (la césarienne est programmée)
Césarienne code orange :
plus question de trainer, il faut respecter un timing précis.
Césarienne code vert :
on a encore un peu de temps pour intervenir. Par exemple, le col ne se dilate plus et le bébé ne parvient plus à progresser. On peut alors prendre le temps de discuter avec le couple. Ce sont donc en général des césariennes mieux vécues.
Césarienne code rouge :
on ne discute pas ! Le degré d’urgence est tel qu’on ne peut pas papoter.... On débriefera à postériori.
Un indicateur pour savoir si le bébé a souffert durant l’accouchement : le pH !
Pour savoir si l’enfant a manqué d’oxygène durant l’accouchement, on peut mesurer le pH du bébé à la naissance. Objectif ? Savoir, a postériori, si les bonnes décisions ont été prises face à une situation particulière. On va tout faire pour éviter l’encéphalopathie anoxo-ischémique : le manque prolongé d’oxygène au niveau du cerveau du bébé peut en effet engendrer des séquelles chez l’enfant.
Accouche-t-on forcement par césarienne en cas de grossesse multiple ?
On en parle ?
La cicatrice de la césarienne
Pendant longtemps, on préférait la césarienne parce qu’on pensait que faire naître deux bébés était compliqué d’un point de vue mécanique. Il y avait une grande disparité de prise en charge de ces accouchements : certains établissements ne pratiquaient que la césarienne et d’autres défendaient la voie basse. Finalement, une étude de grande ampleur a permis d’avoir une évaluation scientifique : contrairement à ce qu’on pouvait imaginer, elle a montré que l’accouchement par voie basse est moins dangereux qu’une césarienne lorsqu’on attend des jumeaux.
Soyez rassurées mesdames, l’incision est en général peu apparente et au niveau des sous-vêtements. Si l’on n’est pas satisfaite et que la cicatrice est disgracieuse, ne pas hésiter à re-consulter d’autant qu’il existe des possibilités de reprise chirurgicale.
Césarienne un jour, césarienne toujours ?
On ne va pas se mentir, une césarienne ça fragilise l’utérus et il peut y avoir un risque que l’ancienne cicatrice se déchire. Heureusement, cela ne se produit pas au cours de la grossesse. Ce risque survient au moment des contractions durant le travail. À ce moment-là, l’élévation de la pression dans l’utérus est tellement importante que la zone fragilisée peut se déchirer. On estime que ça arrive dans seulement 1% des cas. Ouf ! Il est donc très fréquent d’avoir des enfants par voie naturelle après un premier accouchement par césarienne. En revanche, après 2-3 césariennes, le risque de rupture utérine est plus élevé donc on optera bien souvent pour une césarienne programmée.