Bertrand Fayard
« L’hypnose pour faire face au stress
et à la douleur »
Bertrand Fayard, médecin généraliste, a décidé de mettre l’hypnose au cœur de son travail. Cette méthode, éprouvée sur nombre de pathologies physiques et émotionnelles, s’avère également très utile pour les femmes enceintes.
Pourquoi avoir choisi l’hypnose pour exercer votre métier de médecin ?
BF : Au cours d’une formation à la médecine manuelle, un anesthésiste de l’hôpital de Dijon nous a parlé d’hypnose. La méthode a attiré mon attention : ça m’a paru vraiment intéressant de pouvoir aider les patients là où la médecine générale ne peut le faire. A la fin de mes études de médecine générale, j’ai donc suivi la formation à l’Institut Français d’Hypnose à Paris, puis j’ai passé le diplôme universitaire d’hypnose médicale à la Pitié Salpêtrière. Aujourd’hui, je ne fais que ça !
En quoi l’hypnose peut aider une femme enceinte ?
BF : L’hypnose peut aider à mieux vivre une grossesse car elle permet de faire face aux peurs et à la douleur. La plupart des femmes enceintes qui me consultent ont des angoisses liées à l’accouchement et au fait de devenir mère. On va donc surtout travailler la gestion du stress.
Et après l’accouchement... on revient vous voir ?
BF : On a toujours une première séance de discussion. C’est un rendez-vous classique pendant lequel je pose des questions. De son côté, la patiente me parle d’elle, de son parcours, de son état physique et émotionnel du moment, de ses peurs, de ses attentes aussi. L’hypnose n’est pas magique et il faut se fixer des objectifs réalistes ! Ensuite, on commence réellement les séances d’hypnose. Pendant la phase d’induction, la patiente se concentre sur ma voix qui l’amène vers un état de dissociation. Cela va lui permettre d’être plus sensible à ce qui vient ensuite. L’objectif est de projeter la femme enceinte dans la situation qui l’angoisse. On utilise des suggestions positives qui auront un impact au niveau de son inconscient afin que, le jour J, les peurs aient disparu. L’autre technique, c’est la visualisation : elle permet à la patiente d’ « imaginer » que tout se passe bien, quel que soit le contexte stressant.
Au moment de l’accouchement, est-ce que l’hypnose peut remplacer la péridurale ?
BF : Oui, c’est envisageable puisque l’hypnose permet d’agir sur la douleur. Certaines patientes me consultent d’ailleurs en amont pour se former à l’autohypnose car elles ne veulent pas de péridurale. Je leur apprends à se mettre seules en état d’hypnose afin que le jour J, elles puissent, sans moi, se reconnecter à cet état et retrouver la sensation de confort éprouvé pendant nos séances. C’est ainsi que je procède avec les femmes qui redoutent l’accouchement avec ou sans péridurale d’ailleurs. Cela n’est pas difficile mais cela demande de la pratique. Il faut donc s’entrainer chez soi, pas forcément longtemps – moins de cinq minutes peuvent suffire - mais il faut le faire tous les jours.
Est-ce que l’hypnose a aussi un effet bénéfique sur le bébé ?
BF : Ce qui est sûr, c’est que l’hypnose ne peut pas avoir d’impacts négatifs sur le bébé. En revanche, si la maman se sent mieux, qu’elle est plus apaisée, plus sereine, indirectement, son enfant profitera des bienfaits de ce nouvel état émotionnel, c’est certain !
L’hypnose après l’accouchement, c’est utile ?
BF : Quand on fait la préparation à l’accouchement, on travaille aussi sur l’après, sur le bouleversement que représente l’arrivée d’un enfant. Avec la technique de visualisation, je projette la maman parfois beaucoup plus loin : sur les jours, parfois les mois qui suivent pour conserver cet état de confort le plus longtemps possible. Nous ciblons aussi certaines peurs liées à cette nouvelle vie et à la maternité. Ça se travaille plutôt en amont mais si une jeune maman est stressée et qu’elle n’a pas fait de séances d’hypnose au préalable, elle peut me consulter.
Bertrand FAYARD – Médecin généraliste - practicien en hypnose
0 Rdpt de la Nation 21000 Dijon